vendredi 2 décembre 2011

La CAISSE DE DÉPÔT ET PLACEMENT DU QUÉBEC deviendra-t-elle la «BÉBELLE» des politiciens ?

Voyons cela de plus près...
Le portrait de la Caisse de dépôt et placement (CDP)

L’actif net des 25 déposants à CDP au 31 décembre 2010 était de 151,7 G$. La CDP a obtenu un rendement global de 13,6 %. [*]. Sept déposants détiennent près de 95,5 % de l’actif net des déposants. Les autres déposants représentent 4,5% de l’actif net.

La Caisse a-t-elle pour mandat premier d’investir au Québec?
La CDP conclut des ententes avec les différents déposants. Elle cible donc ses placements en conformité avec les ententes conclues avec ces derniers. Son objectif premier et prioritaire est d’obtenir le rendement optimal sur les dépôts reçus. C’est pourquoi elle diversifie ses activités en étant active sur les marchés financiers au Québec, au Canada, et ailleurs dans le monde. La CDP n’a donc pas pour mandat premier d’investir au Québec. Les caisses de retraite notamment sont gérées avec des objectifs de placement à long terme en raison de la pérennité des régimes de retraite. Ses mandats, lui viennent des déposants. Elle investira donc au Québec si elle croit que le potentiel de rendement sera bon.

Les déposants qui constituent 95,5 % du portefeuille de la CDP, qui sont-ils?

1. Le RREGOP constitue le plus gros déposant avec 41,3 G$ (27,2 %). Ce fonds est le fruit des cotisations des employés actifs et des retraités des organismes publics et parapublics. Ce fonds appartient donc aux participants qui ont cotisé au fil des années à même leur salaire. Le gouvernement du Québec (l'État québécois) n'a jamais déposé un seul sou dans ce fonds à la CDP.
2. Le FARR, le second plus important déposant avec 34,2 G$ (22,6 %), est constitué d’emprunts du gouvernement servant à couvrir ses obligations futures envers les différents régimes de retraite.
3. Le RRQ constitue un autre fonds important avec 33,8 G$ (22,3 %). Il est constitué des cotisations des employeurs et des travailleurs au Québec. Ce fonds garantit une rente à la retraite pour tous les citoyens du Québec qui cotisent obligatoirement à ce régime. Le gouvernement n'a versé dans ce fonds que la part de ses propres employés.
4. Les cotisations versées au fonds de la CCQ avec 12,0 G$ soit 6,3%, proviennent d'une part des employeurs et d'autre part des travailleurs. Aucune contribution gouvernementale significative.
5. Il en est de même pour le fonds de la CSST avec 9,6 G$ (6,3%) lequel s'apparente au fonds de la CCQ. Aucune contribution gouvernementale.
6. Le SAAQ avec 7,0 G$ (4,6 %), est le fruit des droits d'immatriculation et des permis de conduire. Il constitue une assurance pour les automobilistes du Québec. Le gouvernement ne verse pas d'argent dans ce fonds. Si les actuaires de SAAQ prévoient un déficit actuariel, ils recommandent une augmentation des cotisations sur les droits d’immatriculation des véhicules et/ou sur les permis de conduire. Encore là, aucune contribution gouvernementale à la CDP.

7. Le RRPE est un autre déposant, avec 6,8 G$ (4,5 %). Ce fonds est semblable au RREGOP puisque le gouvernement n'a jamais versé sa part dans ce fonds à la CDP.

Les autres déposants représentent 4,5% de l’actif net .

À toute fin pratique, le gouvernement ne dépose qu’une infime part d’argent provenant des taxes et des impôts des contribuables à la CDP.

La CDP et la politique ?

Les politiciens en général ont tendance à penser que la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDP) appartient à l’État. Bernard Landry, ex-premier ministre déclarait que : « La Caisse de dépôt et placement est l'un des plus grands fonds du monde appartenant à un État » .

Madame Pauline Marois, si elle devient première ministre, affirme vouloir modifier le mandat de la CDP, afin que cette dernière investisse davantage au Québec. Aujourd’hui François Legault se targue, s’il devient premier ministre, d’obliger la Caisse, à investir plus au Québec, il veut en avoir, semble-t-il, le contrôle et la mainmise.

Affirmer que tous les participants aux différents fonds ont donné leur assentiment au fait que leur argent est un bien de l'État, il y a là un OS, me semble-t-il ? On ne peut souscrire à une telle thèse. Les déposants qui ont confié leurs avoirs à la CDP sont les propriétaires de ces avoirs. L'État, quel qu’il soit, ne peut s'arroger le droit d'utiliser ces fonds à d'autres fins auxquelles ils sont destinés. Il ne peut à plus forte raison se les approprier.

La CDP ne peut devenir une bébelle politique. Ses dirigeants ne devraient donc pas se plier aux caprices et attentes électoralistes de certains politiciens, dont la vision n’est souvent dictée que par l’échéance électorale.   Avis aux intéressé(e)s !




[*] (Source : Renseignements additionnels au rapport annuel 2010 de la CDP, page 54)
















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