Je m’interroge depuis
des décennies sur ce Québec indépendant.
Je m’interroge sur le
bien-fondé de cette option.
Je regarde les partis
politiques qui se réclament de cette option. Je constate que ces derniers ne
s’entendent même pas entre eux sur la finalité de leur option. Je constate que
les consultations et les négociations entre ces partis politiques s’éternisent
et les partis politiques n’en finissent plus de tergiverser. Et que dire des
guerres intestines dans chacun de ces partis politiques? Chacun semble détenir
le monopole de la vérité, personne ne veut lâcher le morceau.
Je m’interroge
toujours et je me dis que, si les politiciens ayant « la même option » ne
s’entendent pas entre eux, comment réagiront-ils dans une hypothétique
négociation avec le Canada?
J’ose à peine
imaginer quelle serait la durée des négociations avec Ottawa, cinq, dix, quinze,
vingt ans? Quelqu’un en a-t-il au moins une idée ?
Ne soyons pas naïfs
au point de penser que cette période de flottement et d’incertitude ne changera
rien dans nos vies. Les interminables pourparlers actuels en : santé,
environnement, éducation, richesses naturelles, partage des pouvoirs, etc. entre le Québec et Ottawa n’augurent rien de
bon dans ce domaine que sont les négociations. Le passé n’est-il pas garant de l’avenir?
Qu’en est-il de la péréquation et de la dette canadienne ?
Depuis des décennies
nous bénéficions de plus ou moins 10 à 15 milliards de dollars de péréquation
annuellement.
Je m’interroge sur
les impôts que nous devrions assumer collectivement à cause de ce manque à
gagner? Car, disons-le, il serait illusoire de croire que nous recevrions ce
cadeau durant toute la durée des négociations.
Je m’interroge sur
l’effet qu’aurait sur nos vies l’absence de ce flux d’argent provenant des
provinces canadiennes plus riches?
Quant à notre part de
la dette canadienne, qu’en est-il ? Certains estiment à plus de 700 milliards
de dollars en 2022. Il faudra nécessairement assumer notre part de ce déficit
anticipé.
Je m’interroge sur
les conséquences économiques, sur notre qualité de vie, sur notre bien-être
collectif? Car c’est de cela dont il
s’agit.
Qu’est qui nous
attend : une période de flottement et d’incertitude, des négociations
interminables? En tout cas, certainement pas un période d’accalmies sans
soubresauts!
L’après négociation qu’en sera-t-il?
Je m’interroge sur
les points suivants : aurions-nous une armée, une aviation, une marine?
Sûrement car nous avons des frontières à préserver, n’est-ce pas?
Un autre point
d’interrogation : l’unité monétaire laquelle serait retenue? La monnaie québécoise? Quelle en serait la
valeur à l’échelle internationale?
La monnaie
canadienne? Faudrait-il que le reste du Canada accepte cette éventualité? Quelles
seraient, alors les modalités rattachées à une telle acceptation?
La monnaie
américaine? Dans ce dernier cas hypothétique, bien sûr il y aurait négociations?
Quelle en serait la durée? Quels résultats devrions-nous alors envisager?
Un pays indépendant
veut dire aussi : obligations
internationales i.e. : ambassades, consulats, passeports, douanes, représentations
internationales, barrières tarifaires, circulation des biens et services,
traités, etc.
Prenons deux simples
exemples :
· La voie maritime du
Saint-Laurent : je ne peux m’imaginer la complexité reliée à ce dossier.
Nous pourrions y arriver… mais à quel prix? Le coût en vaut-il la chandelle? La
destination des marchandises qui transitent par cette voie maritime est à la
fois canadienne et américaine, dans ce dernier cas, quelle sera la réaction des
américains?
·
La
négociation de l’Aléna, il faudra reprendre le tout à zéro, avec cette fois-ci
un autre intervenant : le Canada.
Ce ne sont que de simples exemples….
Depuis des décennies
je m’interroge sur les coûts rattachés à l’hypothétique l’indépendance du
Québec. Peut-on être clair et répondre à
cette question? Combien cela va-t-il coûter ?
Je m’interroge sur
l’après négociation. Il est reconnu que présentement nous recevons plus que ce
que nous donnons en taxes et impôts au Canada. Par quoi comblerions-nous cette
insuffisance monétaire?
Le taux de natalité
Le taux de natalité
des québécois dit de souche est à la baisse depuis plusieurs décennies. Pour compenser cet état de fait, il faut
accepter de l’immigration massive avec ce que cela comporte. Cela change et
changera nos us et coutumes. Quel sera le visage du Québec dans 10 ou 15 ans?
L’arrivée massive de ces nouveaux migrants changera certainement la mise.
Les réponses se font toujours attendre
Les réponses à ces
questionnements sont toujours d’actualité mais elles se font toujours attendre.
Avant de plonger dans une telle aventure, un tel projet, ne devrions-nous pas
analyser le bourbier dans lequel nous pourrions être amenés?
J’ai beaucoup voyagé
à travers le monde et à chaque fois que je reviens dans mon pays, je me dis que
je suis bien et chanceux de vivre au Québec et par voie de conséquences au
Canada. Je n’ai toujours pas trouvé d’endroit où il fait bon vivre, où le
sentiment de liberté est si grand. La liberté me semble-t-il est un bien
précieux qu’il faut à tout prix conserver.
Je m’interroge
toujours : Sommes-nous si oppressés que cela au Canada? Si oppression il y a,
de quoi alors, s’agit-il?
J’attends toujours
des réponses…
Gaétan Morneau
Retraité