En cotisant au RREGOP[1] un employé des secteurs
public et parapublic est assuré de perdre son pouvoir d'achat lors de la prise
de sa retraite. Cela veut dire un appauvrissement systématique, continu et
progressif.
Tout comme beaucoup de retraités
d'aujourd'hui l’ont été dans le passé, les employés actifs sont peu préoccupés
par leur fonds de retraite. Ces derniers font aveuglement confiance à leurs
chefs syndicaux. « On verra cela le moment voulu » se disent-ils.
Rappelons-nous que, lors de la
création du RREGOP en 1973, les représentants syndicaux recommandaient aux
cotisants du RRE[2]
et du RRF[3] d'adhérer massivement au RREGOP.
La très grande majorité a endossé aveuglément cette recommandation, pourtant
dans de nombreux cas ce transfert s'est avéré très négatif. Les avantages du
RRE et du RRF étaient nettement supérieurs à ceux du RREGOP. La surprise a été de taille à la prise de la
retraite, mais il était hélas trop tard.
L'employé cotisant aujourd'hui à son fonds de retraite paie pour sa
retraite de demain, tout comme le retraité actuel a cotisé dans le passé pour
sa retraite d'aujourd'hui. Ces cotisations sont communément appelées salaire
différé. Il est donc faux de prétendre que les employés actifs payent les
rentes de retraite des retraités d'aujourd'hui.
Constitution d'un fonds de retraite
Selon la firme Russell Investments[4] un fonds de retraite se
constitue de la
façon suivante:
·
10 % proviennent
des cotisations versées au fonds de retraite durant la période précédant la retraite,
·
30 % proviennent
des rendements et de la plus-value du fonds avant la retraite,
·
60 % proviennent
des rendements et de la plus-value du fonds durant la retraite.
Le point de départ: les cotisations
Tout comme dans un REER les
cotisations sont le point de départ pour s'assurer une retraite convenable.
Encore faut-il cotiser régulièrement et pleinement ! C’est essentiel.
Depuis l'an 2000, on constate que
de négociations en négociations des baisses de cotisation sont troquées contre
des (prétendues) augmentations de salaire. Comment peut-on anticiper des
rendements et une plus-value si on ne cotise pas selon les constats tels
qu'énoncés par la firme Russell. Les représentants syndicaux espèrent-ils ainsi
que les actifs de demain paieront effectivement les rentes de retraite des
non-cotisants d'aujourd'hui?
Cette vision à court terme des
représentants du front commun dans les présentes négociations pourrait-elle
être qualifiée «d'art de se tirer dans
le pied»?
Qu'on se le
dise, le RREGOP dans sa forme actuelle, conduit inévitablement à:
·
une perte du pouvoir d'achat des retraités
actuels et futurs,
·
un appauvrissement continu et systématique des cotisants d'aujourd'hui lors de leur prise de retraite,
·
un appauvrissement garanti et progressif.
La réalité c'est cela.
[1] RREGOP
: Régime de retraite des employés du gouvernement et des organismes publics
[2]
RRE: Régime de retraite des enseignants
[3]
RRF Régime de retraite des fonctionnaires
[4]
Russell Investments: Cette société d’investissement propose ses services à une
clientèle de particuliers, d’institutionnels et de conseillers dans plus de 40
pays. Elle est spécialisée, notamment dans les plans de retraite, la gestion d’actifs
pour institutionnels.
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