Cette évaluation actuarielle montre un portrait peu reluisant des 231 381 retraités du RREGOP qui ont
touché une rente annuelle moyenne de 17 838 $.
Voilà le résultat de 36 ans de désindexation!
Les vraies questions
Les centrales
syndicales prétendent que le RREGOP est en bonne santé. C’est vrai !!
Ø Pourquoi est-il en si bonne santé?
Ø Pour qui?
Voilà les vraies questions.
Depuis 1982, les rentes des retraités de ce régime de retraite sont
désindexées pour toutes les années
travaillées et cotisées entre le 1er
juilllet 1982 et le 31 décembre 1999. Le résultat de cette désindexation fait
en sorte que les cotisations qui ont été versées à la Caisse de dépôt et
placement du Québec (CDPQ) génèrent depuis des rendements et une plus value.
Les représentants du Front commun, (avec la complicité du gouvernement), se
sont assurés que les retraités actuels et futurs ne touchent pas à ce patrimoine
qui selon eux leur appartient, mais qui est, en réalité en très grande partie,
le rendement des investissements des retraités.
Régime à deux vitesses et à logique
variable
- Une réserve de 20 % doit être atteinte au RREGOP avant tout versement d’indexation.
- Une réserve de 10 % est prévue par la loi 15 sur les régimes des municipalités.
- Quelle étaient
les parties négociantes? Dans les deux cas, le gouvernement et souvent les
mêmes centrales syndicales. Où est la
logique?
Cette incohérence contribue à augmenter indûment la capitalisation au
détriment des retraités. Ces derniers ne bénéficieront jamais de l’usufruit de
leur fonds de retraite avec un tel taux de réserve. Un tel taux est unique au
Canada.
Les futurs retraités, les employés des secteurs public et parapublic, les
membres cotisants à ces centrales syndicales qui prendront leur retraite seront
aussi touchés par cette aberrante situation.
Le gouvernement du Québec verse sa part «Employeur» dans le régime de retraite
des membres de la Sûreté du Québec (RRMSQ[3]) depuis 2009[4].
Les représentants syndicaux ont refusé que le gouvernement verse sa part d’employeur au RREGOP, dans un
fonds distinct à la CDPQ7 en 2012[5].
Quels intérêts défendent-ils? Les centrales syndicales se comportent comme
si elles étaient les propriétaires du RREGOP et cela au détriment des retraités actuels et
futurs.
Selon la firme Russell[6], il est établi qu’un fonds de
retraite est formé de 10% de cotisations, de 30 % des rendements sur ces
cotisations et de 60% à la prise de la
retraite. Donc les retraités génèrent à eux seuls 60% du fonds RREGOP.
Comme ces
derniers subissent à des degrés divers, une désindexation depuis bientôt 36 ans[7] ils ont nécessairement engraissé le fonds sans
bénéficier de l’usufruit de ce même fonds. Voilà une des raisons pourquoi le RREGOP était capitalisé à plus de 98,4% en date du
31 décembre 2014. Qu’en est-il aujourd’hui en 2017?
Cette
capitalisation a servi de monnaie d’échange dans les dernières négociations,
privant ainsi les retraités de profiter de leur juste part du RREGOP. Cette
monnaie d’échange s’est traduite par des baisses de cotisations pour les
employés actifs, laissant croire à ces derniers qu’ils avaient ainsi plus d’argent
dans leurs poches.
Ces supposées augmentations de salaire
s’apparentent à quelqu’un qui ne cotise pas à son REÉR. Ce dernier ne peut
s’attendre à une plus value de son REÉR. Il est de même pour celui que ne
cotise pas aujourd’hui à son régime de retraite. On peut qualifier cela d’«Art
de se tirer dans le
pied» !
Qu’on se le dise, les employés d’aujourd’hui cotisent pour leur retraite demain; tout comme les retraités d’aujourd’hui ont cotisé pour leur actuelle retraite. Il est faux de prétendre que les actifs paient les rentes de retraite des retraités actuels.
Les retraités victimes d’un
«hold-up»
Le 11 mai 2005, Mario Dumont alors
chef de l’Action démocratique du Québec (ADQ) déclarait à l’Assemblée nationale
que les retraités avaient été victimes d’un «hold-up». Madame Monique Jérôme-Forget alors présidente
du Conseil du trésor a acquiescé aux propos de Mario Dumont et évaluait ce
hold-up à près de 1 milliard de dollars[8]. Nous étions alors en 2005.
Quelles seraient aujourd’hui les sommes
dues aux retraités en raison des rendements et de la plus-value des sommes
ainsi spoliées? Un vol restera toujours un vol, qu’il soit gouvernemental ou le
fruit de négociations ou de tractations syndicales.
En résumé le RREGOP dans sa forme actuelle est un gâchis en raison de négociations bâclées et les victimes, les laissés-pour-compte sont les retraités.
Il réclame à grands cris de retrouver leur plein pouvoir d’achat.
Est-ce trop demander?
Gaétan Morneau, retraité
Boucherville
22 août 2018
[1] Données
tirées de l’Évaluation actuarielle 2014 de Retraite Québec (CARRA) (page 20)
[2] Données
tirées du Tableau 4 de l’Évaluation actuarielle 2014 de la CARRA (page 20)
[3] Fonds
353 (employés) et fonds 354 (employeur) : Rapport annuel de la CDPQ (page 135)
[4] Source: Renseignements
additionnels au rapport annuel de la CDPQ (page 39)
[5] Lors des travaux au Comité consultatif sur les
services aux retraités et les enjeux de l'indexation
[6] La firme
Russell est mondialement connue dans le domaine des fonds de retraite
[7] Loi 68 en 1982
[8] Résumé extrait
du journal des débats de l'Assemblée nationale, 11 mai 2005
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